Le sport en hiver
L’être humain dispose de plusieurs mécanismes de régulation des échanges thermiques en ambiance froide : la protection active contre le froid (vêtements chauds,…) et les mécanismes physiologiques endogènes thermorégulateurs, qui mettent en jeu les systèmes nerveux, endocrinien, cardiaque et respiratoire.
Scientifiquement parlant, lors d’une exposition au froid au repos, on observe une vasoconstriction périphérique accompagnée d’une hypertension artérielle et d’une augmentation du tonus sympathique, une hémoconcentration, une augmentation de la thermogenèse parallèlement à une diminution de la thermolyse, un débit ventilatoire et une consommation d’oxygène accrus, un refroidissement de la muqueuse des voies respiratoires supérieures, une augmentation du métabolisme énergétique, un ralentissement des processus métaboliques musculaires… Autrement dit, l'équilibre thermique est perturbé et, par conséquent, des ajustements physiologiques isolants et/ou métaboliques peuvent se produire.
Traduit dans le langage commun, ces termes barbares signifient que la température de la peau va diminuer, entrainant à la longue une diminution de la chaleur corporelle globale, que l’organisme est déshydraté, que la fréquence respiratoire augmente, qu’on a plus de risques d’infections respiratoires et que les muscles sont plus rigides. Pour répondre à ces changements, l’organisme va donc chercher à produire de la chaleur par des frissons, une élimination accélérée des réserves énergétiques, ou par l’activité physique volontaire.
Dans cet état, l’effort physique en extérieur prend des allures d’initiative inconsidérée. Mais doit-on vraiment stopper toute activité sportive au grand air pour autant ? Bien sûr que non. Prenons comme exemple l’athlétisme (à tout hasard ;p) : moyennant certaines précautions, rien n’empêche de chausser les baskets pour sortir faire quelques foulées. Il est bien sûr impératif de bien se couvrir, mais attention à ne pas trop en faire : des vêtements trop chauds risquent d’avoir l’effet inverse à celui escompté car un excès de transpiration vous refroidit ! Pensez à commencer doucement (plus lentement que d'habitude) pour ensuite accélérer progressivement si vous le souhaitez. La phase d’échauffement est absolument primordiale et se doit d’être prolongée lorsque les températures sont basses, puisque les muscles mettent plus longtemps à chauffer et sont donc plus exposés aux risques de blessure. Cela permet également de limiter l’irritation des conduits respiratoires due à l’inhalation de froid lors de l’accélération de la respiration. Pensez également à vous hydrater ! (et ceci ne vaut pas qu’en cas d’activité sportive !) On a trop souvent tendance à croire qu’il faut surtout boire lorsqu’il fait chaud, mais c’est faux : comme indiqué plus haut, le froid provoque aussi une déshydratation de l’organisme (qui est accentuée par la transpiration lors de l’effort physique). N’oubliez pas non plus que la consommation énergétique est plus importante ; pensez donc à vous nourrir en conséquence !
Et voilà, vous avez maintenant suffisamment d’infos en votre possession pour décider si oui ou non vous vous sentez de taille à affronter courageusement le froid hivernal ! ;)
Un petit bémol cependant : l’état du sol. Redoublez de prudence si vous décidez de courir sur des sols glissants, comme c’est le cas suite à des chutes de neige.